Le potager du Cabanon
Quoi de neuf Fabrice ?

21 MARS 2022

Me voici au Potager du Cabanon ! Un des tous premiers lieux de vente directe de fruits et légumes bio en Provence Verte, à Garéoult, entre Brignoles et Toulon. Depuis 12 ans maintenant, Fabrice RUIZ et sa compagne Jennifer proposent des paniers bio, sans engagement, et de la vente au détail plusieurs fois par semaine de mai à février chaque année. La composition des paniers et la liste des fruits et légumes en vente au détail sont mis à jour toutes les semaines sur le site potagerducabanon.com, également accessible par bio83.com.

Je vois la lame du couteau fendre une belle tomate, la salière sort de la poche et une saveur immense qui envahit la bouche. Manger une tomate qui vient d’être cueillie ! Encore chaude d’un soleil généreux. Un luxe absolu que les habitants des grandes villes ignorent. Et pourtant, un délice à la portée de tous à la campagne. Manger moins, manger mieux ! La santé n’a pas de prix.

Je me réveille en sursaut ! Pff ! Plus de sel, plus de couteau, plus de tomates ! On n’est que le 21 mars ! Il va encore falloir attendre deux mois peuchère. Désolation !

Fabrice est là, c’est le moment de savoir comment ça se passe cette année, fin mars 2022 !

FR – cette semaine, on plante les tomates, courgettes, aubergines, poivrons et concombres
MB – Seulement maintenant ?
FR – Oui ! Il n’y a pas deux années qui se ressemblent depuis 12 ans que je cultive. Mais ce qui est certain de saison en saison, c’est l’augmentation de l’incertitude de la météo. Avant, les saisons étaient plus marquées, plus régulières. Aujourd’hui, on peut avoir un printemps hyper sec ou hyper pluvieux. C’est plus extrême. Et puis il y a des amplitudes de températures tout à fait irrégulières. Avec un pré-printemps en février, invitant les fleurs à sortir, suivie par une semaine de fort gel qui ruine tout espoir d’avoir des fruits. Comme en 2021. Bref, c’est devenu complètement chaotique.
Même sous serre, je suis obligé de recouvrir les semis de P17, avec un voile d’hivernage. Il m’en manquait quelques mètres la semaine dernière. J’ai laissé en l’état pour voir : les six mètres de semis qui n’étaient pas sous P17 ont grillé par un beau matin à -8° !
En ce mois de mars, rien ne pousse encore franchement : il fait trop froid. Tout est au ralenti.
Pour que ça pousse vraiment, il faut attendre que la terre soit entre 15° et 21°. Pour avoir une vraie germination, il faut 21°. Autant dire que l’amateur de jardinage a vraiment intérêt à attendre le mois de mai. Début mai et de manière certaine après les fameux « saints de glace », comme veut la tradition. Au moins cela reste vrai. Après tout pousse très vite. En tant que maraîcher, j’essaie d’avoir des tomates pour le 15 ou 20 mai. Le particulier qui plante début mai, n’aura les siennes que deux à trois mois plus tard.
Plus tard en saison, c’est l’inverse : on craint la chaleur. Il faut savoir qu’un plant de tomate s’arrête de pousser à 35°. Et sous serre on y arrive très vite. Il faut ouvrir, ventiler au mieux. C’est une attention vraiment quotidienne.

MB – C’est pas facile, mais le résultat est là : c’est fabuleusement bon !

La nuit suivante, je fais un cauchemar. Je vois des chercheurs qui imaginent faire pousser des tomates sur de la bourre de noix de coco. Des plants nourris par un courant d’eau chargé de nutriments. Je les vois autour d’une table, très en colère, parce qu’ils revendiquent que le résultat soit un produit bio, ce que refuse le législateur. Je vois des analyses de ces tomates : moitié moins de vitamines et de sels minéraux. Je vois des croisements entre des variétés de tomates pour rendre leur peau plus épaisse, histoire qu’elles voyagent mieux et présentent bien sur les étals des grandes surfaces. Dans mon cauchemar je me mets à chuchoter : « Et le goût ? ». Ils sont tous penchés sur moi, blouses blanches, costumes cravates, les regard lourds de reproches : « le goût, on s’en fout ! Ce qui compte, c’est qu’ils les achètent ». Je me réveille en sursaut. Horrible ! Cela paraît heureusement improbable.

Et pourtant, un peu plus tard, chez le coiffeur, je tombe sur un magazine. Capital, c’est son nom. Au hasard des pages de ce numéro de juin 2020, je lis : « Savéol, le champion breton de la tomate high-tech .
Les maraîchers de la coopérative bretonne, leader français de la tomate avec des ventes de 170 millions d’euros l’an passé, n’ont pas besoin de se salir les mains. Leurs copieuses récoltes – 76.000 tonnes en 2019, soit 15% de la production nationale – poussent hors-sol dans de vastes serres où nutrition, arrosage et ventilation sont pilotés par tablettes ou smartphones. »

Tiens donc, avec la terre on peut « se salir les mains » ! Quelle horreur, très cher. On remarque surtout qu’à aucun moment on ne parle du goût de ces tomates. Rien ! Que la productivité, le chiffre d’affaires. Ils continuent de croire, tels des alchimistes fous, que des tomates hors-sol peuvent avoir la même saveur que celles de la terre. Quête désespérée ! C’est la terre qui donne la saveur. C’est la souffrance des tomates, attaquées par le climat, les insectes, les bactéries, les champignons et les défenses qu’elles mettent en œuvre, qui font le goût.


Fabrice - RUIZ & Michel BRASSINNE
michel.brassinne@gmail.com 

Vente directe de fruits & légumes bio, paniers bio sans engagement
Le Potager du Cabanon, chemin des plans 83136 GARÉOULT

(Var - Région Sud PACA)
Tél.: 06.12.51.72.36

potagerducabanon@gmail.com
GPS : 43.32055699134471, 6.03688981262219

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